Habités par les Cévennes, le parc
national

par June Loper

«On entre dans le parc comme on entre dans un musée»

Le parc national des Cévennes s’est établi en 1970 sur l’exemple des parcs nationaux américains. L’idée est de préserver la faune et la flore avec une vision héritée du siècle des lumières qui présente la nature comme un éden vierge de toute présence humaine; opposant le sauvage au civilisé. 

Pour le philosophe Jean-Baptiste Vidalou, cette gestion du territoire place le visiteur comme un consommateur d’espace vert et les habitants comme des jardiniers de paysage. L’humain se situe alors en dehors et au dessus de son environnement. Cela pourrait aboutir à figer le territoire et la vie qui l’accompagne dans un imaginaire touristique passé, au détriment d’expérimentations collectives tournées vers le futur.

Habités par les Cévennes, les Camisards

par June Loper

« Ils se battaient avec des fourches mais ils avaient l’avantage de connaître le pays »

Pour Agnès Varda, “Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages”. A l’inverse, si on ouvrait les paysages cévenols, y trouverait-on des gens ? Très certainement des camisards, “enfants du pays”, éleveuses ou éleveurs de brebis, peuples des montagnes et des grottes.

Ces gens du coin ont marqué les histoires collectives et/ou individuelles. Pour le philosophe Jean-Baptiste Vidalou, il y a des lieux qui cristallisent des attachements irréductibles, des attachements que l’on ne peut trahir. Les habiter, c’est aussi habiter toute une histoire, avec son passé insurgé.

Pour ce premier épisode, nous nous intéressons à la révolte populaire camisarde du 18ème siècle.

Persécutés sous le régime de Louis XIV suite à la révocation de l’édit de Nantes, les camisards étaient des paysans protestants vivant dans les Cévennes et le Bas-Languedoc, victimes d’un véritable génocide culturel, selon les termes d’aujourd’hui. Harcelés, humiliés, occupés, torturés, emprisonnés et réduits à la clandestinité car pratiquant la mauvaise religion.
Comment ces quelques dizaines de paysans ont-ils réussi à mettre à mal l’armée alors la plus puissante d’Europe ? Ils connaissent parfaitement le territoire. Plus que défendre la forêt, ils sont véritablement la forêt, la montagne, la plaine. Ils l’incarnent.

22 têtes et
4 vallées

par Aurélien Frances

« C’était le dernier village de France à avoir l’électricité, c’était en 1983 »

22 têtes et 4 vallées » est un portrait d’un petit village des Pyrénées accueillant 22 habitants. Ce village isolé à la frontière franco-espagnole est le dernier à avoir eu l’électricité, en 1983.

« 22 têtes et 4 vallées » aborde les questions de liberté et ses limites,  le refus d’un modèle de société qui ne respecte pas le besoin de silence et de quiétude.